12/12/2020
Je suis de plus en plus à l’aise sur le bateau, Cette nuit j'ai géré le vent à 22h puis la baisse a 2h30 puis son retour à 3h50. Je rentre avec le bonheur des lumières sur Rapa au petit matin et une sorte d’amertume. Si je vais plus loin vers le sud, le risque est de ne pas assurer ma sécurité. Maintenant, reste à gérer chaque grain jusqu'au retour.
Je rentre, je n’irai pas dans le sud, je me fais moucher comme une petite morveuse. Je n’insiste pas, mon corps n'est pas suffisamment vaillant et je risque d'être trop fatiguée et de ne pas pouvoir gérer suffisamment pour rester en sécurité.
Le bonheur, celui qui inonde les yeux est d’avoir essayé malgré la faiblesse humaine. Nos faiblesses marquent aussi notre humanité, elle forment des bords qui nous protègent.
Vivre encore, chante Laviliers, vivre comme un cri. Je regarde Rapa et les lumières du jour, en contraste avec des nuages bien noirs. Faut vivre encore en gardant bien serré contre mon cœur les beautés et les difficultés de ce tout petit tour en mer.
Je vais faire route au nord quand le vent me le permettra pour rallier les Marquises où Thomas pourra me rejoindre et que nous puissions faire un bout de route ensembles avant de rentrer. En attendant il faut que j'arrive à gagner vers l'est pour sortir de ce foutu anticyclone qui n'en finit pas de ne pas me donner de vent.